Écrire pour inclure

Les communications écrites constituent une arène idéale où l’organisation peut implanter concrètement ses stratégies d’inclusion. Les politiques d’embauche, les textes de site web, les campagnes marketing et même les communications internes se veulent d’importants témoins de l’engagement de l’organisation en matière d’inclusion. D’autant plus qu’elles constituent les principaux points de contact avec les client·es, les employé·es et les partenaires d’affaires.

L’organisation peut démontrer son engagement envers un leadership plus inclusif en favorisant par exemple, l’écriture inclusive dans ses communications. Ceci puisque les mots écrits importent. En plus de transmettre des messages ou des directives, ils peuvent trahir des positions valorisées ou pire, des préjugés. Cela peut se faire de façon consciente ou inconsciente ou encore, lorsque l’on suit des règles désuètes.

Comment s’assurer qu’un texte interpellera sans heurter ? Par exemple, lorsque l’on parle de diversité des genres, comment rédiger des contenus qui s’adresseront à toutes et tous, sans exception ?

L’écriture inclusive

Le langage inclusif, « petit précis historique et pratique » d’Éliane Viennot, propose quelques réponses et outils utiles. Cette professeuse émérite de littérature de la Renaissance s’est intéressée particulièrement aux « retrouvailles de la langue française avec l’usage du féminin ».

Quiconque rédige en français connaît bien les enjeux de l’écriture inclusive. Ceci, car la langue de Molière, si belle soit-elle, s’est vu imposer nombre de règles empreintes de biais favorables à la gent masculine. La règle désormais controversée du « masculin qui l’emporte sur le féminin » se fait désuète en cette ère où l’on a soif d’équité et où le « non genré » se dégage de la marge pour s’intégrer au grand public.

Comment donc naviguer ces dédales sans surcharger un texte ou alourdir la délicate tâche d’une traduction vers d’autres horizons linguistiques. Dans son ouvrage, Viennot propose quelques pistes favorisant l’écriture épicène et inclusive.

7 principes de l’écriture inclusive

Voici quelques principes, parmi d’autres, permettant de rédiger de façon à inclure les genres :

  1. Utiliser les substantifs féminins de personne — y compris ceux qui ont été ou sont encore combattus. Par exemple : académicienne, agente, ambassadrice, autrice, avocate, colonelle, etc.
  2. Renoncer à la tentation de l’élitisme — attribuer des noms masculins aux femmes exerçant des métiers ou des fonctions prestigieuses. Écrire par exemple « Madame la mairesse » plutôt que « Valérie Plante, maire de Montréal ». Fort heureusement, voilà un réflexe qui s’estompe rapidement…
  3. Pratiquer les doubles flexions — « les étudiants et les étudiantes des HEC » — et promouvoir les mots englobants — « le corps étudiant des HEC ».
  4. Oser les néologismes comme « slalomeuse », « surfeuse », « blogueuse » et le pronom bigenré « iel ».
  5. Adopter l’accord de proximité comme par exemple, « les étudiants et les étudiantes sont cultivées » ou encore, l’accord de majorité.
  6. Cesser de désigner l’humanité avec « l’Homme » et parler plutôt de « droits humains »
  7. Utiliser le point médian (ALT+SHIFT+H) pour combiner les genres comme dans « intellectuel•le ». Voilà un signe de ponctuation encore peu utiliser qui mérite de se tailler une place de choix dans l’écriture inclusive.

Viennot termine son ouvrage en insistant : « l’écriture inclusive n’est pas une finalité. Elle constitue un moyen parmi beaucoup d’autres pour atteindre un objectif civique, à savoir l’égalité ».

Quelques ressources 

Fascinante langue que le français qui évolue, parfois élégamment, parfois moins mais continuellement du moins, au fil du temps ! Pour celles et ceux qui s’y intéressent, voici quelques références utiles :

Dans sa mission d’aider les organisations à mieux naviguer dans la diversité, l’équité et l’inclusion, ACCULTURA privilégie l’écriture inclusive dans l’exécution de ses mandats en rédaction, en traduction et en adaptation culturelle.

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